" J'ai tenté d'écrire l'amour en poésie, fort de maux, mais sans croire aux mots. Ceux choisis par un style se voulant enjoué de politesse bucolique. J'ai tenté d'écrire, juste pour le plaisir d'assembler des sentiments contradictoires. À n'en plus pouvoir, d'esthétisme fait de musicalité de mots entre apogées, déchirures, accomplissements, illusions. Car il faut vivre pour le croire que le cœur a ses raisons que bien des raisons ignorent.
Alors la vie, me rend, mes impostures. Quand je frémis pour ce regard d'un instant portant sur moi le trouble. Car j'ai tout a gagné mais tout à perdre, la perdre elle, me perdre moi, me perdre dans une confortable solitude. Loin d'un bonheur que je me suis interdit. Sur les chemins de l'incertitude, où j'ai malheureusement, mes entrées.
Pourtant, des sentiments pèsent dans l'air, le temps. Ils me font croire que cette fois-ci quelque chose, de réel, se passe. Des instants qui se passent de mots pour expliquer, l'inexplicable. Quand une rencontre se reconnaît, au-delà d'une vie. Tout paraît si facile, si beau.
Mais comme à l'accoutumée, les amours impossibles ont le don de m'attraper au vol, de mes sentiments célestes. Aussi, je ne crois pas en l'amour, je crois aux douleurs qu'il inflige. Celles que je connais que trop bien. Et qui conforte ce manque de confiance en moi qui m'anime.
Même si une partie de mon cœur veut croire en la magie d'une oasis, dans le désert de mon existence. Où jailliront des sentiments incommensurables et se dressera des voûtes célestes. L'univers comme dans un clin d'œil, à cette vie qui m'échappe, me donnera goût à ces mots qui assèchent mon âme. Quand de bienheureux regards n'auront rien à envier aux galaxies. Et que dans ta main, je sentirai cet univers auquel j'appartiens désormais. Ainsi, je pèserais chaque mot comme autant de gouttes, pour abreuver, une soif de vivre. "
JEAN MICHEL GUIART
Très beau texte...