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Photo du rédacteurGérard Glatt

J'ai vu l'hiver et autres poèmes - Gérard Glatt

Le 27 juin dernier, le 1er Prix François Pasquier 2024 a été décerné à Gérard Glatt pour le texte : J'ai vu l'hiver, avec mention spéciale pour la qualité des trois poèmes qu’il avait présentés. Ce prix, décerné par l'association La Baie en Poésie, sous l'égide du Printemps des Poètes, lui a été remis le 28 septembre… Il nous dit ceci : « Un prix qui me fait plaisir, et me rassure... Je sais, en France, et depuis longtemps, la poésie n'est plus le sel de la littérature. Un épiphénomène, et rien de plus... Pourtant, je n'en veux rien croire. Et chaque jour me fait dire que, peut-être, je suis aveugle. Que la poésie vibre encore en l'âme de chacun – du moins de ceux qui lisent encore, et savent lire sans complaisance ni facilité. Pour ceux-là, au moins, et pour moi, je l'avoue, je m'y adonne. Et pour tous ceux qui la connaissent, peu ou pas, je me refuse au désespoir de l'ignorance : un jour, j'en suis certain, ils y viendront ou y reviendront naturellement... Seule, la poésie est éternelle... »

Gérard Glatt a déjà publié un recueil de poèmes, Nostalgie 89. Outre, bien entendu, une quinzaine de romans... Et, certainement, d’autres textes à venir.


J’ai vu l’hiver

 

J'ai vu l'hiver se poser sur mes yeux

Me frotter les paupières n'y a rien fait

 

A me considérer je l'ai vu s'attrister

Déployer une aile d'écume et de vent

Au-dessus de moi comme pour me protéger

 

Au tout secret de mon corps j’ai vu bleuir

Puis s’épaissir des humeurs délétères

 

Sur la neige encore fraîche de l’aurore

Des paillettes d’eau ont rosi le chemin

 

Mon âme devenue froide me désertait

 

Puis l’écume du vent a lavé mon visage

Et la moire cérulée de l’hiver a replié son aile

 

C’était comme souvent une illusion d’azur

De ces rêves sombres au rivage de l’absence


Fragments d’automne


Deux pas en avant

Trois pas en arrière –

L’automne après l'été

L’automne avant l'hiver –

Au kiosque à musique

On joue du Mendelssohn

 

La pluie résonance –

L’asphalte –

Une feuille d'érable

Allongée nue sur le dos

Enlevée au cercle des saisons

 

Par-dessus la rivière

Une arche de granit –

Si ce n'était voilée de brume

Une étoffe rigide

On croirait un foulard

Jeté sur des épaules

 

Une flaque d'eau –

Un arbre qui grince –

Ecouter en silence

Grelotter le rire d'une femme

Affublée de nuages



 

 L’avenir déjà n’a plus d’espoir

 

L’avenir déjà n’a plus d’espoir

Les hommes l’ont assassiné

– sans savoir ni conscience –

Tandis qu’il n’existait que pour eux

 

Quand la planète disparaîtra

La libération sera soudaine

D’averses et de bourrasques

Aux effluves volcaniques

 

Ils diront merci à leurs dieux

– les yeux enfin ouverts –

De ne pas les avoir épargnés

 

Quand la planète disparaîtra

Définitive – et leur fureur apaisée

Ils auront le bonheur dans les yeux

 

Mais nul n’écoutera plus leurs chants      






 

 

 

 

 

 

 

 

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