L’Afrique plie bagage
Et ne jure que par ailleurs
Une pléthore,
Des rejetons déterminés
Fuyant,
Le miasme d’un continent
Malade,
Chemine chaque jour
À la dérobée,
Vers là-bas, si loin
Et si difficile à atteindre.
La pointe aimantée du cadran
Fixée vers le nord ;
Par-delà l’enfer Libyen
Où l’on tente
De les réduire en esclavage,
Par-dessus l’enclave hérissée
De fil des barbelés
De Ceuta et Melilla
Où l’on tente
De les repousser à coup des balles réelles
À bord d'embarcations de fortune surchargées
Souvent en difficulté pneumatique,
Entassés, extorqués, maltraités
À la roulette russe !
Mourir ou échouer sur l’autre rive
Des bateaux chavirent,
Des migrants périssent,
Dans les confins sinueux de la Méditerranée
Bonté divine ! Quel effroi !
Jusqu’alors,
La trame de cette tragédie
Semble bien ourdie à mille tisserands
Pour que l'on puisse
Démêler les ficelles du drame
Moussa Kako
Extrait du recueil Mosaïque
Un Poème fort, beau, et très bien écrit, bravo Don Moukassa.