Retrouvez les aventures de Tali Nohkati. Un joli rendez-vous de lecture avec les enfants, parce que la lecture est essentielle dès le plus jeune âge.
Une aventure littéraire signée Koza Belleli. Bonne lecture et rendez-vous samedi prochain pour la suite de votre lecture en famille.
Résumé des épisodes précédents : seul survivant d’une bourrasque de feu, TALI NOHKATI est parti à la recherche de ses semblables. En chemin, il a croisé l’ourse Yupik et son petit Qanuk. Il a vogué dans le ventre d’Atii la baleine. Il s’est lié d’amitié avec des loups dans une forêt. Après avoir retrouvé Coyote et fait la connaissance d’Atsina, le bison des plaines et de Zia Zia, le serpent à sonnette, le temps est venu pour Tali de repartir à la recherche de ses semblables.
8 - ni-ki-Tija, ni-ga-Tija
Suivant les conseils avisés de Zia, Tali Nohkati remontait vers le nord.
Jour après jour, la chaleur devenait moins intense. L’ocre des parois rocheuses cédait la place au vert tendre des prairies. L’eau s’écoulait en rigoles étincelantes. La cime des arbres frémissait sous la brise. Les oiseaux chantaient.
Les prises de Tali Nohkati étaient savoureuses tant le gibier et les baies abondaient. Au regard de cette luxuriance, l’aridité du désert semblait n’être qu’un songe.
Malgré l’absence du reptile qui le peinait, il était content d’avoir repris sa route.
Le soir, à la lueur d’un bon feu, les souvenirs se pressaient autour de lui, formant un cercle invisible. Il lui semblait alors revoir ses anciens compagnons, Qanuk, Atii, Yupik, Haïda et les louveteaux.
Qu’étaient-ils devenus ? Le temps les avait-il malmenés, les avait-il épargnés ? Les retrouverait-il au détour d’une plage, d’une colline, d’une forêt ou d’un glacier ?
La force d’Atsina se répandait-elle dans ses veines ? Son bon ami Zia Zia, dormait-il encore, comme ils le faisaient ensemble, à l’abri d’un rocher ?
Qu’était-il advenu de Coyote depuis leur dernière rencontre ? Que faisait la lune quand il ne la voyait pas dans le ciel ?
Ces pensées virevoltaient près des flammes, l’entraînant dans les méandres de la mémoire où dansaient les images cruelles et heureuses de son passé.
A l’aurore, Tali Nohkati se remettait en chemin et ne remarquait pas la présence de Coyote.
Pourtant, Coyote suivait l’enfant qu’il avait vu naître et qu’il ne supportait plus de voir souffrir.
- Est-ce ainsi que doivent vivre les hommes ? lui avait demandé un soir la Lune en colère. Ce n’est pourtant pas ce que nous avons voulu faire.
- Non, ce n’est pas ce que nous avons voulu faire ! avait répondu Coyote. Mais n’aie crainte. A bonne distance, je guetterai ses pas. Il ne manquera de rien.
Et Tali Nohkati avançait dans les hautes herbes, sur le flanc des coteaux. Quand ses pas le menaient sur un plateau, il embrassait l’horizon du regard et se disait :
- Comme c’est grand ! Comme c’est beau !
Il avait tant appris qu’il savait maintenant quand soufflerait le vent, quand tomberait la pluie. Et il aimait quand le vent et la pluie lavaient son visage. Il aimait quand la terre exhalait ses parfums de fleurs et de fruits, ses parfums de vie.
Alors que la plaine qu’il traversait baignait dans les dernières lueurs du jour, Tali Nohkati s’étendit à même le sol sous le couvert d’un arbre. La fraîcheur apaisa son corps endolori par la marche et bercé par les battements de son cœur, il somnola.
Peu à peu, les battements se firent plus intenses. Il pensa alors que le cœur de la terre répondait au sien.
Quelle sensation étrange ! Était-il retourné dans le corps d’Atii la baleine ? Était-il retourné dans le corps de sa mère ? Il ne pouvait le dire.
Cette nuit-là, les yeux clos par ses rêves ne percevaient plus l’éclat des étoiles. Cette nuit-là Coyote avait laissé Tali Nohkati.
Il s’en était allé aux sons des tambours. Il s’en était allé parce qu’un homme s’était approché de l’enfant qu’il avait vu venir au monde.
Mais Tali Nohkati dormait profondément et ne le savait pas encore.
- FIN DE LA PREMIERE PARTIE -
Illustration Studio Primo
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