Mbuku Nuni est chercheur et consultant en République Démocratique du Congo. Il est auteur de nombreuses publications économiques et internationales. Il publie dans le blog un article sur le rapprochement entre le management et les autres disciplines.
A l’heure actuelle, le management est devenu une activité humaine très importante : elle est essentiellement pour la coordination des efforts individuels dans l’accomplissement des objectifs collectifs qui peuvent être atteints par des individus œuvrant en ordre dispersés.
Le management contribue à l’aménagement d’un environnement propice à l’effort collectif et permet aux individus de coopérer à cet effort et à l’améliorer, avec un minimum de coût en temps, en énergie et en ressources matérielles. Il permet de découvrir et de résoudre les problèmes qui se posent au cours de ce processus, en vue d’atteindre des objectifs collectifs.
Il s’applique ainsi autant dans notre vie en tant qu’individu qu’à celle des organisations qu’elles soient : entreprises lucratives, églises, hôpitaux ou administrations publiques. Offre une vision intéressante de nombreux aspects organisationnels du quotidien, et mérite une place de choix dans nos gestions.
Tout d’abord, nous sommes tous directement ou indirectement intéressés par l’amélioration du mode de gestion des organisations, sachant que nous avons chaque jour affaire à elles.
Beaucoup d’entreprises sont terrassées par des erreurs de gestion qui ont causé leur perte.
Il importe de noter qu’il n’est nul besoin de vouloir devenir manager pour étudier le management, car le fait même d’entrer dans le monde professionnel, que ce soit dans le secteur privé, public ou associatif, conduit chacun à s’intégrer tôt ou tard dans une organisation. A ce titre, il apparaît essentiel, en toutes circonstances, d’apprendre à composer efficacement avec les autres acteurs, qu’ils soient vos supérieurs, collaborateurs ou vos subordonnés. Quelle que soit votre position, vous disposerez ainsi de clés supplémentaires vous permettant de décrypter le comportement des managers et donc de mieux appréhender les rouages internes de l’entreprise.
Par ailleurs, il convient de replacer les études de management dans une juste perspective. Le management ne saurait en effet s’appréhender comme un champ d’étude isolé ; il donne en effet corps au travail et aux pratiques de plusieurs spécialistes dans des disciplines très variées. Telles:
Anthropologie : se définit comme l’étude des sociétés, expliquant le fonctionnement des êtres humains et leurs activités. Une distinction peut être faite entre d’une part l’ « anthropologie sociale », qui cherche à établir les lois de la vie en société sous l’angle du fonctionnement des institutions et des organisations et, d’autres parts, l’ « anthropologie culturelle », qui accorde une importance particulière aux objets ainsi qu’aux phénomènes de constitution et de transmission de la culture. Le travail des anthropologues en termes de culture et d’environnement a par exemple permis à des managers de mieux cerner les différences de valeurs, principes, d’attitudes et de comportement entre les habitants de divers pays et travaillant dans des organisations distinctes ; les concepts de ces disciplines sont de même particulièrement utiles à la compréhension des cultures organisationnelles.
Economie : elle porte sur l’affectation et la répartition de ressources rares. Elle aide à saisir l’évolution de la conjoncture et le rôle de la concurrence et des économies de marché dans un contexte global. Par exemple, pourquoi la plupart des chaussures de sport se fabriquent-elles en Asie ? Pourquoi le Mexique compte-t-il désormais plus d’usines automobiles que détroit ? Les économistes apportent des réponses à ces questions lorsqu’ils débattent de l’avantage concurrentiel. De la même façon, comprendre le libre-échange et le protectionnisme est essentiel à tout manager se positionnant sur le marché mondial.
Par ailleurs, la science économique a développé, ces dernières années, de nouvelles approches tout à fait pertinentes d’un point de vue organisationnel, en particulier autour du rôle des croyances sociales, et surtout de la confiance dans la régularisation des marchés et des comportements de coopération des acteurs entre eux.
Philosophie : examine la nature des choses, notamment l’éthique et les valeurs. L’éthique établit des normes s’appliquant à la conduite humaine et porte directement sur la raison d’être des organisations. Elle s’interroge de même sur les comportements qui leur sont les plus adaptés. L’éthique de la liberté (locke) pose par exemple comme droits légaux la liberté, l’égalité, la justice et la propriété privée ; l’éthique protestante (calvin) encourage les individus à être économes, travailler dur et réussir ; enfin l’éthique du marché (Adam Smith) défend que seuls le marché et la concurrence, et non l’Etat, doit intervenir comme régulateurs de l’économie.
Sciences politiques : ce terme générique recouvre une discipline carrefour, ou plutôt la rencontre de plusieurs disciplines (sociologie, psychologie, anthropologie) autour d’un centre d’intérêt commun, la politique, défini comme l’étude du comportement des individus et des modes de régulation des groupes dans un environnement institutionnalisé de pouvoir.
D’un point de vue organisationnel, l’apport de cette discipline apparaît essentiel pour la compréhension de concepts clés tels que la structuration et la résolution des conflits, l’attribution de pouvoir et les jeux de pouvoir, ou plus généralement la compréhension des stratégies organisationnelles, tant d’un point de vue individuel que collectif.
Psychologie : science cherchant à évaluer, expliquer et partis modifier le comportement des êtres humains. Les psychologues s’attachent à comprendre la nature des comportements et des interactions des individus entre eux et peuvent en cela éclairer les managers sur la diversité humaine. Aujourd’hui, les dirigeants sont confrontés à une clientèle des plus variées, mais aussi à un personnel éclectique. Tout le travail d’approche des psychologues (selon le genre et la culture) permet aux managers de mieux saisir les besoins de leurs clients et de leurs employés, en constante mutation. La psychologie sert aussi, surtout du fait des avancées récentes en psychologie cognitive, à mieux faire comprendre au manager comment ses collaborateurs traitent l’information et construisent à partir d’elle le monde dans lequel ils agissent. Les interactions entre comportement, univers intérieur et environnement, sont au cœur de la problématique sociocognitive appliquée aux réalités du monde du travail et des organisations.
Sociologie : l’objet de cette discipline essentielle du champ des sciences humaines est l’étude des interactions sociales et culturelles entre acteurs individuels et collectifs.
Contrairement à la psychologie, dont l’objet premier est l’individu, la sociologie oriente sa réflexion sur les groupes humains, et cherche en priorité à comprendre les déterminants collectifs des attitudes et comportements des acteurs et des groupes. Il s’agit de l’étude de personnes par rapport à leurs semblables et certains concepts ou problématiques de la sociologie apparaissent comme important pour les managers. En quoi l’évolution de la société (globalisation, diversité culturelle accrue, nouvelle place des genres, changement du mode de vie familiale) affecte-elle les pratiques organisationnelles ?
Un esprit bien aiguisé qui ne fait qu'apporter son concours au développement de la culture d'excellence étant passionnément passionné de l'excellence.
Plein succès à vous Mr. L'oiseau
Mr MBUKU Nuni,
L'homme des écrits limpides.