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Photo du rédacteurJean Jacques Zeis

NEFERHER, FILS DE NEITH - extrait par Jean-Jacques Zeis

Égypte, 571 avant JC.

Le pharaon Amasis vient de monter sur le trône tandis que l’Égypte s'ouvre au monde grec.

Abandonné à sa naissance devant le temple de la déesse Neith à Saïs, capitale du royaume, Neferher est recueilli par le Grand-Prêtre Hérihor et connaîtra un destin lumineux mais deux ombres demeureront, le tourmentant jour après jour.

Pourquoi et par qui a-t-il été abandonné ?

Pourquoi, alors qu'il connaîtra l'amour en la personne de la belle Bérénice, celle-ci disparaîtra-t-elle sans donner signe de vie ?

Neferher n'aura de cesse de résoudre ces deux énigmes qui hantent son esprit jusqu'à l'obsession. La déesse Neith sera sa principale confidente mais d'autres personnages l'accompagneront dans sa quête.

(EXTRAIT)

" Chaque fois qu’il en avait l’occasion, le jeune homme venait honorer Neith, celle qu’il considérait non seulement comme la Mère Créatrice de l’Univers, mais également et surtout comme sa propre mère, celle qui avait veillé sur lui depuis le jour où Hérihor l’avait trouvé, abandonné devant le temple.

C’était là, dans ce lieu de prière entre le monde des vivants et celui de la déesse, qu’il aimait se recueillir et confier à la divinité ses joies et ses tourments, comme un fils l’aurait fait auprès d’une mère.

Neferher s’avança dans la pénombre de l’immense salle faiblement éclairée par deux ouvertures transversales qui filtraient les rayons du soleil ; la statue de la divinité trônait en son centre sur son piédestal de marbre blanc et ses yeux d’émeraude étincelaient à la lueur des deux lampes d’albâtre qui brûlaient à ses pieds.

Le jeune homme détacha un petit sac de lin blanc qui pendait à sa ceinture ; il en sortit une poignée d’encens qu’il versa dans un cratère en or mis à la disposition des officiants et des pèlerins, dans lequel se consumait l’offrande du visiteur qui l’avait précédé.

Tenant dans sa main droite l’amulette de la déesse qui pendait à son cou depuis sa naissance, Neferher s’inclina et pria.

- Ô ma Mère, je t’offre cet encens qui vient du temple sacré de ton fils Amon ; que son parfum te soit agréable et dilate ton cœur comme se dilate le mien lorsque je m’adresse à toi.

Neferher jeta une nouvelle poignée de la précieuse résine dans le cratère en or et vit les yeux d’émeraude s’animer ; il ressentit une douce chaleur et eut l’impression que la déesse allait le prendre dans ses bras. Il tomba alors à genou, les yeux mouillés de larmes.

— Mère… où es-tu ? Pourquoi m’avoir abandonné ainsi ? Si seulement je pouvais te revoir un jour, ne serait-ce que quelques instants ! Es-tu seulement en vie ?

Face à la déesse, Neferher n’était plus le Médecin en chef du royaume devant lequel on pliait l’échine, mais seulement un enfant qui tentait désespérément de refermer la blessure qui déchirait son cœur ; mais loin d’apaiser sa peine, chaque prière semblait au contraire en rouvrir la cicatrice douloureuse. Une seule fois, alors qu’il n’était âgé que de dix ans, Hérihor l’avait surpris en larmes aux pieds de la statue ; le Grand Prêtre s’était approché de lui et l’avait entouré de ses bras.

À l’enfant dont le cœur était tourmenté par le chagrin, Hérihor avait murmuré ces quelques mot :

- Mon petit, ne dissimule pas tes sentiments devant la déesse, Elle connaît ton cœur ; à l’instar de toutes les mères elle saura te consoler si tu sais l’écouter, et peut-être un jour apportera-t-elle une réponse à ton tourment. Prie, mon enfant car jamais la déesse ne laisse sur le bord du chemin les âmes tourmentées "


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1 Comment


Pierre J Villard
Pierre J Villard
Dec 28, 2022

Jean-Jacques Zeis et l'art de nous faire voyager vers le mystère du temps.

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