Écarté par les gueux, retiré des affaires,
Je réserve mes forces aux tâches économes.
Je compte chaque sou en pingre sans lumière,
Me contente au dîner d’un quignon, d’une pomme.
De ma demeure j’hante solitaire les couloirs,
D’avant en arrière, obstiné, opiniâtre.
À gauche, à droite les pièces délaissées, noires,
M’épient farouches, haineuses, acariâtres.
Rien n’est préservé de mon temps de bonheur.
Ma collection de montres méprise mon regard,
Ainsi mes beaux tableaux et leurs belles couleurs,
Mes vases chinois et mes livres rares.
Je suis né riche mais à quoi bon.
Comme pour le miséreux, les jours s’envolent
Impitoyables, laids, nauséabonds,
Faisant de nos victoires des minables glorioles.
Si j’aurais su, j’aurais pas v’nu !
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