Dans une banlieue grise et morne, Marc, la quarantaine dépassée, avait vu sa vie prendre un tournant inattendu lorsque l’usine où il travaillait depuis 20 ans ferma définitivement ses portes. Ce père de famille, autrefois pilier de son foyer, sombra lentement dans l’alcool et la dépression, incapable de retrouver un emploi dans une économie dévastée. Sa femme, Claire, infirmière de nuit, ne rentrait plus qu’aux aurores, épuisée, distante, parfois froide. Leur relation, déjà fragilisée par les tensions financières, se fissurait sous le poids des non-dits. Claire avait trouvé du réconfort dans les bras d’un collègue, un jeune médecin ambitieux. Cet adultère, bien que dissimulé, ajoutait une couche supplémentaire de malaise dans la maison.
Leur fils aîné, Thomas, 14 ans, autiste, vivait dans un monde qu’eux seuls pouvaient à peine comprendre. Sa sœur cadette, Léa, 11 ans, tentait tant bien que mal de s’adapter à ce chaos, mais l’atmosphère pesante ne cessait de la ronger. Claire, sous la pression constante de ses responsabilités, commençait à perdre pied. Elle devenait irritable, parfois violente, surtout envers Thomas, qu’elle considérait injustement comme une source supplémentaire de stress. Les cris, les coups, les reproches incessants résonnaient dans les murs, transformant la maison en un enfer quotidien.
Léa, témoin silencieuse de ces scènes déchirantes, trouvait refuge auprès de ses amis, où elle expérimenta la drogue pour la première fois. Ce fut une descente lente mais inexorable dans un univers qui lui promettait l’évasion. Tandis que Marc s’enfonçait de plus en plus dans l’alcool, Claire se perdait dans une relation sans avenir, et Léa s’aventurait sur un chemin dangereux, Thomas, lui, restait prisonnier de son monde intérieur, impuissant face à l’effondrement de sa famille.